Wednesday, June 23, 2010

Bibliographie


Soutenu par la Communauté internationale, le gouvernement de René Préval extermine la population sous couvert de vol à main armée et enlèvement. Le président n’a qu’appuyer sa main sur un bouton pour voir apparaître des motocyclistes, des assassins ambulants. C’est ainsi, au cours de la semaine, quelques heures avant le séisme qui allait détruire les Palais présidentiel, législatif, judiciaire et ministériel, deux motocyclistes, des cousins du président, firent irruption, logeant deux balles dans le corps de Jean Anil Louis-Juste.

C’est ainsi, Haïti qui ne possède pas d’école vient de perdre un Professeur. Je n’ai jamais eu l’opportunité de critiquer les écrit de M. Louis-Juste, de son vivant. Cependant, les termes qu’ils développent dévoilent son niveau d’engagement dans la lutte pour le changement.

Je présente la liste des articles publiés par Jn Anil Louis-Juste dans Alterpresse.

Crise sociale et Internationale Communautaire en Haïti. 8 août 2003

Haiti : Jeunesse, Université et Société *. 6 août 2004

Une autre manière d’informer le monde. 28 janvier 2005

Université et Citoyenneté en Haïti. 15 octobre 2003

La signification du coumbitisme dans une autre politique territoriale. 1er novembre 2004

La résistance paysanne, une énigme à la modernité. 2 août 2004

L’Internationale Communautaire et l’État haïtien à travers le CCI : La Question Nationale. 8 septembre 2004

La question environnementale à l’agenda politique populaire en Haïti. 24 septembre 2004

Des ancêtres du communisme en Haïti *. 20 décembre 2004

La question écologique et l’horizon politique des élites haïtiennes. 2 octobre 2004

Le désastre des Gonaïves et le konbitisme d’Odette Roy Fombrun. 18 octobre 2004

De la misère du coumbitisme écosocialiste. 2 décembre 2004

Politique Sociale et Politique Territoriale en Haïti : La gestion de l’environnement et la catastrophe des Gonaïves.  26 octobre 2004

Coumbitisme : Quand la différence empoisonne la communication, elle devient tout simplement anti-coumbitique. 8 novembre 2004

Réforme de l’Université d’État d’Haïti : Compétence professionnelle et Responsabilité citoyenne. 25 avril 2004

Réforme Universitaire et Révolution Éthico-politique : Pour une nouvelle pratique intellectuelle en Haïti. 12 avril 2004

Autoritarisme et dépendance : Les enjeux de la réforme universitaire en Haïti. 18 mars 2004

Étudiants éducateurs et professeurs éduqués dans la "crise" du 27 juillet. 23 août 2002

Université et Société en Haïti. 19 septembre 2002

L’étudiant haïtien : un prince auto-dominé. 3 novembre 2002

Pour une Réforme congruente des Affaires Académiques au sein de l’UEH. 26 février 2003

Une volonté de réforme à l’épreuve de la bureaucratie universitaire. 22 avril 2003

L’autonomie universitaire en mouvement : Élections rectorales contre Réforme de la Participation. 28 avril 2003

L’Université Publique Haïtienne dans l’unité et la diversité de notre formation sociale. 3 juin 2003

Comprendre l’hégémonie de l’Internationale Communautaire en Haïti. 29 septembre 2003

Entre la parole et l’acte : la nécessaire position de la liberté. 11 novembre 2003

Le vivre ensemble comme pratique de citoyenneté pleine. 12 février 2004

L’amnésie politique du Mouvement étudiant du 5 décembre. 6 mars 2004

L’animation et Le Projet Démocratique dans Le Mouvement Paysan Haïtien. 8 mars 2004

" La ’démocratie’ a donc fermé une université et ouvert une caserne... ". 16 mars 2004

Nos " ancêtres " communistes. 21 décembre 2004

Pourquoi la plupart de nos travailleurs de la presse n’éduquent pas pour le libre développement ? 29 décembre 2004

Critique du mysticisme coumbitique d’Archer. 27 décembre 2004

Le projet de commémoration du Bicentenaire est vieux de deux siècles ! 10 octobre 2003

La praxis* de la solidarité : Base pour une philosophie haïtienne de l’éducation. 21 février 2005

Haiti : Pour une reconstruction du mouvement Vivre Libre ou Mourir. 3 janvier 2006

Université massifiée et Société dépendante : quel développement ?. 18 janvier 2005

Haiti : Le coumbitisme du Contrat Social des 184. 14 janvier 2005

La Société Civile des contractualistes : Gouvernement Civil ou État Civil. 12 janvier 2006

Hegel, Marx et la " société civile ". 16 janvier 2006

La Société Civile solidaire de la " Troisième Voie " et du Forum Social Mondial. 20 janvier 2006

La société civile d’aujour’hui : un libéralisme multifacétisé ou un transformisme déguisé ? 25 janvier 2006

Pour l’admission ouverte à l’Université d’État d’Haïti. 9 mars 2003

Famille patriarcale « indépendante » et Société capitaliste dépendante en Haïti : quelles médiations sociales ?22 juillet 2008

Haiti : (Re)fonder la nation, un problème théorique et une solution pratique . 15 mars 2006

Indignation de voir l’Université Populaire de Tabarre, devenue une base militaire. 18 mars 2004

Communication du Développement et Développement Communautaire. 4 septembre 2004

Le Développement Communautaire comme " logo-technique " en milieu rural. 30 août 2004

Haiti : Éclipse socio-politique de la paysannerie ou Présence politique subalterne des paysans ? 12 août 2004

La question de la personnalité chez le paysan haïtien. 7 juillet 2004

La personnalité autoritaire chez l’étudiant haïtien * 22 juin 2004

L’étude de l’autoritarisme haïtien : un cas d’espèce pour l’avancement des sciences humaines en Haïti ? 12 juin 2004

Vivre et mourir pour autrui


Hommage à Jn Anil LOUIS-JUSTE
un homme de bien sauvagement assassiné
le 12 janvier 2010

AlterPresse mercredi 12 mai 2010

Par Serge Michel Pierre-Louis*

Haïti : testament du Professeur Anil Louis Juste

jeudi 6 mai 2010

Comité syndical des travailleurs universitaires haïtiens (STAIA)

Le syndicat des travailleurs universitaires haïtiens (STAIA) tient à rappeler à la population que le Professeur Anil Louis Juste, membre fondateur de cette association fut assassiné par deux motocyclistes à l’angle de la rue Capois et la Fleur du chêne, le Mardi 12 janvier. Né le 6 mai 1957, il aurait célébré ses 53 ans, s’il était encore parmi nous, aujourd’hui.

Adversaire du néo-libéralisme, il a combattu contre l’exploitation à outrance et pour l’amélioration de la vie des travailleurs et des paysans haïtiens. En outre il a appuyé la réforme universitaire publique, favorable à une meilleure qualité d’éducation, soutenue par des recherches poussées. Ainsi, nos universitaires seraient en mesure de transformer la réalité nationale aussi bien que la condition des masses.

Anil Louis Juste a contribué à la création de plusieurs organisations, a participé à divers manifestations de soutien au mouvement de changement. Sentant leurs intérêts menacés, les ennemis internes de la nation lui ont enlevé la vie.

Cette disparition n’affaiblit pas notre détermination, car le tremblement de terre qui a détruit la Capitale quelques heures après l’attentat perpétré sur la personne du professeur montre la nécessité d’un changement radical. L’effondrement social est le résultat d’une politique menée depuis l’occupation américaine à nos jours. Ainsi, nous demandons aux étudiants, professeurs, paysans, ouvriers et le secteur populaire d’œuvrer pour l’avènement d’une nouvelle société, cause pour laquelle le professeur a donné sa vie.

Port-au-Prince Le 5 mai 2010



Pour le STAIA : Gaspard Leunique, Louis Alvares, Renel Exentus

(Traduction d’un texte rédigé en créole.)

http://www.alterpresse.org/spip.php?article9494

Monday, June 7, 2010

Apologie

Rony Blain 12 mai 2010


Le 12 mai dernier, exactement quatre mois après l’assassinat de Jn Anil Louis-Juste, Monsieur Serge Michel Pierre-Louis, publie dans Alter Presse un hommage au défunt. Le rédacteur avait-il pris connaissance de mes protestations contre le silence de l’intelligentsia nationale sur la fin tragique du professeur ? Un fait certain, en lisant l’apologie, comme cet ami nous la présente, je constate que la victime et moi partageons certaines affinités : radical, compétiteur et d’autres défauts qui au lieu de nous ravaler nous placent au dessus de la foule. Je parle de nobles défauts quand on vit dans un univers complice duquel on essaie de se démarquer, se départir tragiquement de son milieu où les êtres, les objets tout ce qui nous entourent semblent fomenter un complot contre la réussite, le bonheur et la paix.

Mes investigations sur l’intellectualité haïtienne se sont approfondies après mon voyage du mois d’avril 2009 au pays. Je constate que notre intelligentsia a trahi la cause nationale pour se griser de ses farces. Nos lettrés ressemblent à des morceaux de haillons accrochés aux vestiges de la ville tandis que nos journaux respirent comme des poubelles. Sous cette honte abominable, quelques sales prétentions scintillent dans la ville en décomposition.

Nous errons dans un environnement sans institution. Nous empruntons la route de l’inconnu sans guide. Dans ce vide infernal émergent des faux prophètes, s’érigent des taudis ténébreux.

Je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi je n’ai pas envoyé mes écrits au Professeur, puisqu’il a communiqué son adresse électronique ?

Ordinairement, mes concitoyens ne m’inspirent que des déceptions, les éviter représente une grande victoire. Je devrais grandir d’avantage en sagesse pour pouvoir aborder mes concitoyens les plus instruits et les plus raffinés. Manchots, sommes nous capables de nous serrer la main?

Si l’intelligentsia nationale s’était présentée au chevet de Anil, si je voyais fleurir des oraisons funèbres et des hommages, je me sentirais moins concerné. Mais, c’est que notre société n’hésite pas de gifler un cadavre, de piétiner une valeur, de profaner le savoir. Aujourd’hui, je pleurs la nullité des vivants, non le départ d’un héros.

L’assassinat de Anil Louis-Juste est passé inaperçu, serait-ce parce qu’il n’était pas un Jean Dominique ?

Savez-vous que si Georges Anglade était assassiné plutôt d’être enseveli sous sa maison, les ambassades de Port-au-Prince protesteraient auprès des autorités haïtiennes, des organisations internationales prendraient le relais, l’intelligentsia haïtienne gagneraient les rues, sa veillée durerait au moins trois ans. Le plus étonnant, c’est que le secteur des droits humains, des associations financées par l’International, payés pour ouvrir ou fermer la bouche, qui manifestent leurs mécontentements quand la police tue un assassin, ignorent ce nouveau crime de René Préval.

J’ai fait les mêmes réflexions quand l’intelligentsia célébrait le centenaire de Jacques Romain. Nos lettrés arrivaient de tous les coins de la planète pour participer à ces festivités. Je me demandais si Jacques Romain a la valeur qu’on le donne. Jusqu’ici, personne n’a présenté une savante étude de ses œuvres, ses idées non plus ne sont appliquées.

L’intelligentsia haïtienne qui ne conçoit aucune sorte d’obligation morale face à l’espèce humaine, cette bande de parasites n’hésite pas d’organiser un carnaval quand l’occasion se présente. Mais, face au devoir, elle chie. En réalité, ce camp, les hommes les plus éclairés du pays sont piteusement exclus dans la recherche de solution nationale. Réginald Boulos, un syro-libanais représente le secteur privé, les quinze plus riches familles du pays ; Bill Clinton, l’ancien président américain, les dix mille ONG. Dans tous les pays du monde, on a toujours pris soin de ménager les intellectuels, fers de lance du changement, mais chez nous, errant comme des chiens, la queue entre les jambes, ces lâches sont devenus la risée.

L’intelligentsia haïtienne est toujours occupée à conspirer, tantôt contre le savoir, tantôt contre le progrès, on dirait même contre sa propre existence. Respirant comme des cochons, nos lettrés n’ont aucune forme d’aspiration.

Je ne me serais jamais versé dans de telles études ni considérations si je n’étais pas l’auteur d’une Réforme générale. Je contemple deux rives, l’espoir et la défaite séparés par le fleuve de la souffrance.

J’ai présenté mes idées sur les places publiques, mais je ne voyais pas comment engager le débat national, sans la même violence accouchée par les rues.

Face à cette fatalité, je ne vois pas la nécessité de présenter mes Propositions de réforme générale à des lettrés répugnants. Mais, cette haine ne m’a pas empêché de présenter l’ouvrage à la Capitale. En m’introduisant dans un quartier populaire, j’ai exposé mes points de vue à une assistance, ma clientèle des places publiques m’a rejoint à la rue de la Réunion, pour cette cocktail historique. Aujourd’hui, ce quartier n’existe plus, mais mon audience a peu souffert, car au moment du tremblement, elle œuvrait à l’endroit habituel ; certains discouraient quand d’autres quémandaient.

Comme Anil Louis-Juste, j’ai horreur des masques, des fausses prétentions, des faux-semblants. Le professeur était engagé dans un corps à corps, moi, j’ai choisi l’isolement et l’ombre. Dans le marécage où nous flottons, mieux adapté que nous, dans tous les confrontations, le vulgaire aura le dessus.

Le sang de Anil Louis-Juste, même quand il est profané, ne sera pas flétri. Dans la série de RÉPONSES POSTHUMES, un nouveau genre littéraire que le drame m’inspire, je vais exposer mes conceptions sur le changement.

L’histoire appartient à ceux qui la façonnent pas à ceux qui l’effacent.

Le témoignage de Monsieur Pierre-Louis sur la vie de Anil Louis-Juste justifie mes choix, de dédier la série à cette tragique disparition.


RÉFÉRENCES :
Vivre et mourir pour autrui
Hommage à Jn Anil LOUIS-JUSTE,
un homme de bien sauvagement assassiné
Par Serge Michel Pierre-Louis, Alter Presse, le 12 janvier 2010

http://www.alterpresse.org/spip.php?article9511

Introduction

Rony Blain 25 février 2010


Il y a deux ans, après avoir rédigé Le Guide de la réforme haïtienne, une collection de six ouvrages, puis La Nouvelle opposition, j’ai fait passer dans notre milieu une circulaire où il fallait inscrire le nom des notables qualifiés pour des fonctions administratives. N’ayant pas reçu de réponse, je me suis contenté de collecter des noms de personnalités engagées dans le débat politique, d’habiles analystes, rayons de l’âme nationale. Dans les archives du Nouvelliste, j’ai trouvé un article contenant la photographie du Professeur Anil Louis-Juste, un noir portant des tresses.

En me jetant sur les traces du Professeur, je constate qu’il a publié dans Alterpress plus d’une cinquantaine d’articles, sur le combitisme, la réforme universitaire et l’environnement. Le lot contient “La personnalité autoritaire chez l’étudiant haïtien”, article qui attira mon attention quand il fut publié en 2004.

La brutale disparition du Professeur m’a surpris, mais le silence de l’intelligentsia nationale m’a poignardé. Si je dénonce inlassablement l’improductivité de nos intellectuels, la victime était le plus prolifique du professorat national.

Personne parmi les trois cents professeurs de l’Université d’État n’a senti la nécessité de nous présenter ce confrère ni de commenter cette disparition. Si j’accepte cette démission, la fatalité quotidienne, je ne saisis par le sens de cette trahison. Répandu, le sang de Anil Louis-Juste sauva une infinité de vie.

En effet, la nouvelle de l’attentat dont il était victime charia enseignants, étudiants à son chevet quand d’autres groupes se massaient sur la cour des universités. C’est à ce moment fatidique que le tremblement frappa. Ainsi, ceux qui devraient se trouver sous les dalles étaient répartis entre la cour et l’hôpital.

Cette attitude, cet abandon, cette trahison aident à définir les causes de la déchéance nationale. Nous sommes tous malades, souffrants des mêmes maux : grandeur sans caractère, fierté sans pudeur. Pourtant, la génération d’hier savait provoquer des événements pour pouvoir prononcer des discours. Si nos Professeurs sont si mesquins, qu’en dira de nos étudiants, nos futurs dirigeants.

Certains auraient pu servir de la chute de cet homme pour s’élever. Mais par manque de caractère, perdant la notion d’ascension, nous avons fait de cette disparition une ruine collective. Le défunt avait un statut de notable, entretenait une forte clientèle, animait notre communauté, mais son départ fut marqué d’un convoi de mépris, accueil réservé aux anonymes.

Quand on a perdu l’honneur, il faut sauver la face. Si l’autorité morale refuse de poindre, elle disparaîtra dans sa cachette.

Je juge cette attitude injuste, nos lettrés ne devraient pas assassiner le Professeur Anil Louis-Juste une deuxième fois.

Sur le pavé ensanglanté où le Professeur Anil Louis-Juste est tombé, je m’érige pour divulguer mon Programme de réforme générale. Cette série s’appelle « Réponses posthumes ».